By Aline Tou
Des centaines de personnes homosexuelles sont tuées par année à travers le monde. D’autres sont violentées pour la seule et unique raison qu’elles aiment une personne du même sexe qu’elles. Après la fusillade intervenue dans une boite de nuit gay à Orlando le 12 juin 2016, j’ai vu déferler sur les réseaux sociaux des commentaires empreints d’une haine sans nom ; la plupart fondés sur la morale et les mœurs, avec des racines religieuses . Je me suis demandée de quel droit ces personnes jugeaient et condamnaient (à mort) des adultes qui s’aiment et partagent une intimité qui n’appartient qu’à eux. Comme dans toutes les situations j’ai cherché à comprendre ce qui pouvait les motiver. Je ne connais pas le Coran, ni la Torah, et je ne prétends pas maitriser la Bible, mais je sais une chose: toutes les religions monothéistes prônent l’amour de son prochain et la prérogative divine en matière de jugement. En français facile, Dieu nous demande de nous aimer les uns les autres, de nous pardonner mutuellement et de Le laisser, le moment venu, nous juger et envoyer certains au paradis et d’autres en enfer. D’ici là, pourquoi ne pas nous intéresser aux pratiques qui ne suscitent que très peu d’émotions alors qu’elles sont, elles, dommageables pour des êtres sans défense. En somme, pourquoi ne pas enlever la poutre dans son œil avant de s’intéresser à l’éventuelle paille dans l’œil du voisin?
Voici les 3 poutres que je vous propose de travailler à détruire dans nos sociétés :
1-La pédophilie “glamourisée”: des adolescentes de 13 à 18 ans sont régulièrement draguées, je devrais dire abusées par des hommes majeurs et vaccinés, souvent mariés, qui en échange d’une moto, de quelques billets, de belles paroles, entrainent ces jeunes filles, ces enfants, dans leurs lits. Certains les appellent leur « pépinière », d’autres leur « petite ».Ces hommes ne s’en cachent pas et s’en vantent même à l’occasion autour d’une bière fraiche.Ils disent qu’elles sont grandes, qu’elles sont « arrivées », parce qu’elles commencent à avoir des formes, qu’elles sont consentantes ; mais que vaut le consentement d’une enfant? J’aurais aimé voir les gens s’insurger contre cette pédophilie plutôt que de la tolérer et même de l’encourager.
2- Le “syndrome Thénardier”: “elle est idiote”, “elle ne comprends rien celle-là”, “elle est paresseuse”, “elle vole les biscuits de mes enfants”. La “elle’ en question est la plupart du temps une jeune fille mineure, n’ayant parfois pas plus de 11-12 ans, qui a la charge des tâches ménagères et ou de la garde des enfants d’une famille, qui se lève et se couche à des heures indues, et qui devrait s’estimer chanceuse, selon ses “patronnes” d’avoir cet emploi qui lui permet d’aider un peu ses parents. Elle est parfois battue quand la maitresse de maison est exaspérée par ses limites d’enfant, et parfois aussi violée quand les hormones des adolescents de la famille sont en ébullition, ou quand papa décide qu’il est en droit d’en disposer quand il a envie, par ce qu’après tout elle est payée pour être “bonne à tout faire”. Tout le monde voit, tout le monde sait, et personne ne dit rien.
3-L’ “association de malfaiteurs”: il n’est pas rare de voir des frères et sœurs, des parents, dépouiller la veuve et les orphelins, parfois, magouilles administratives à l’appui lors du décès de leur frère/fils. Des parcelles, des maisons, des entreprises, les économies de toute une vie, des maigres pensions de retraite sont ainsi détournés pendant que leurs destinataires pleurent encore le disparu. Des femmes se retrouvent ainsi seules, sans rien, avec leurs enfants à charge, et ne savent plus à quel saint se vouer, leur héritage et celui de leurs enfants ayant été volé par la “grande famille ” du défunt. Quand la veuve “a de la chance”, on ne lui prend pas en plus ses enfants de force pour justifier ce vol. Ces pratiques ne sont pas rares, et pourtant qui s’offusque devant de tels abus?
Un homme qui aime un homme, une femme avec une femme, ces situations déclenchent dans nos sociétés tant de haine, de violence, et à coups de versets bibliques et coraniques, on défend le droit à la haine de ceux qui s’aiment.
Pendant ce temps, un homme abuse d’une enfant, une femme exploite une petite fille, une famille dépouille une veuve et des orphelins dans un silence assourdissant.
Je ne juge pas, je laisse Dieu s’en charger….