By Naide Obiang

Elle ouvre les yeux à…

Un monde qui cherche toujours à la manipuler, comme un pion à un jeu de Ludo.

Une société qui insiste à vouloir l’immortaliser en statue de plaisir.

Une communauté qui ne cesse à vouloir amoindrir sa valeur.

Et toute une famille qui espère profiter d’elle.

 

Tous les jours, elle entend sa féminité être remise en cause.

Elle n’est pas encore mariée.

Elle n’a pas d’enfants.

Elle est trop éduquée.

Elle est trop indépendante.

Elle est trop autoritaire.

Elle doit être difficile.

 

L’Occident, à son tour, n’hésite pas de lui rappeler qu’elle est différente.

Elle est supposée être plus accommodante.

Elle a une intelligence surprenante.

Elle a un accent fort.

Elle est trop noire.

 

Ignorée devant la femme blanche,

Constamment comparée à la femme à la peau claire,

Et plusieurs fois rejetée par ses propres hommes noirs,

Son péché serait de ne pas avoir choisi une couleur un peu plus claire.

 

Toutefois, l’Africaine occidentale a finalement pris conscience et désormais refuse de se laisser intimider par les spéculations d’un monde extérieur, complètement ignare sur sa réalité. Un monde insensible et insouciant de ses fardeaux, mais toujours prêt à calomnier et à condamner.

En même temps, elle n’en veut à personne. Elle comprend que les sociétés auxquelles elle fait face sont crédules et complexées d’où aveuglées par les normes de vie qui leur ont été imposées depuis des siècles. Elle vit dans un monde qui prétend vouloir son bien mais au fond, cherche à emprisonner son émancipation. Ces sociétés s’attaquent à tous ceux qui ne semblent pas respecter le parcours établi. En effet, le monde n’est pas toujours prêt à accepter la nouvelle définition de la femme noire ; et de surcroit l’acharnement sur son teint, son identité, et sa valeur afin de voler sa force innée.

Etre Africaine et ébène n’est pas une abomination ni une erreur. Et tant qu’elle se lèvera chaque matin, elle n’aura de comptes à rendre à personne sur l’état de sa vie et ne devrait s’imposer aucune responsabilités qu’elle ne peut s’en offrir. En revanche, elle devrait pleinement jouir de ses expériences, protéger son épanouissement, assumer son autonomie ; et le reste de ses désirs suivront.